Historique sommaire de la bastide de Trie-sur-Baïse

Quelques notions d'histoire locale

Par STEPHANE ABADIE, publié le jeudi 9 décembre 2010 06:49 - Mis à jour le jeudi 9 décembre 2010 06:49

Une bastide médiévale


 

Trie est une ville neuve médiévale, une bastide, née en 1322 d'un accord ou paréage entre plusieurs seigneurs locaux, l'abbé cistercien de l'Escaladieu et le sénéchal Jean de Trie, représentant du roi de France. L'accord de paréage révèle qu'à cette date la région de Trie est un espace dangereux et mal exploité, doté de quelques hameaux de peuplement et de rares moulins. Une charte de coutumes attractive est accordée et le terrain est découpé en parcelles régulières : le succès est rapide pour cette petite ville bien implantée.


 

Une histoire mal connue


 

On sait qu'en 1355 les droits sur le vin (ban du vin) sont donnés par le roi pour terminer les fortifications de la ville. Jusqu'à la fin du siècle suivant, les informations sont rares et lacunaires : la ville est peuplée de marchands et de quelques familles nobles, suffisamment riches pour entretenir un couvent de frères mendiants, des Carmes, à partir des années 1340, et fonder sur la place centrale vers 1440 une nouvelle église collégiale, dotée de plusieurs prêtres prébendiers, tous entretenus par la charité publique.


 

Un espace fortifié


 

Trie est dotée d'imposantes fortifications dès sa fondation : un large fossé précède de hauts murailles (près de 7 mètres de hauteur), crénelées et dotée d'un chemin de ronde. Plusieurs tours rondes ou de plan barlong sont implantés aux angles et sur les courtines. Quatre tours à barbacanes (il subsiste la tour des Carmes) permettent d'accéder à la ville et de la sécuriser le soir et en cas de danger. Une cinquième tour, au sud, protégeait un faubourg. Ces fortifications ont été modernisées au quinzième siècle, par l'adjonction d'arquebusières.


 

Un espace religieux


 

Trie a été dotée dès ses origines d'une petite église dédiée à Notre-Dame-des-Neiges, complétée d'un cimetière, disparue vers 1800 (elle se trouvait à l'emplacement de l'actuelle maison de retraite).

Une nouvelle église collégiale de style gothique flamboyant a progressivement remplacé ce premier édifice vers 1440. C'est l'actuelle église paroissiale. Par ailleurs il existait un hôpital près de la première église, un couvent de frères Carmes dont il subsiste plusieurs bâtiments, et au moins une chapelle à l'usage de confréries de Pénitents. Le cloître de Trie est célèbre pour avoir été partiellement remonté au jardin Massey à Tarbes et au Cloisters'Museum de New York.


 

Un espace commercial


 

La bastide est dotée encore aujourd'hui d'importants équipements commerciaux : une vaste place, une mairie-halle, plusieurs halles couvrant une surface considérable (les halles du marché au cochon, sur-dimensionnées, font aujourd'hui débat). Quelques couverts ou embans sont également conservés au nord de la place centrale.

 

Un espace à vivre


 

Complétée par la zone industrielle et artisanale de Lalanne-Trie, la bastide de Trie est aujourd'hui un bourg agréable à vivre : doté de la plupart des équipements tertiaires, d'un cadre monumental et paysager préservé, la ville dispose, dans un espace rural, d'atouts indéniables.


 

Pour en savoir plus


 

Site de l'Office du tourisme de Trie-sur-Baïse

Site du service éducatif des archives des Hautes-Pyrénées

(liens externes)


 

S. Abadie, professeur d'Histoire-Géographie au collège de Trie-sur-Baïse